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© Dr Nicolas MARTINEZ Vétérinaire
DIE Santé de la Faune Sauvage non captive
Lingostière Clinique Vétérinaire
Cet article est un résumé de la conférence sur la leishmaniose que j’ai présentée aux étudiants lors du congrès vétérinaire VetNapoca 2024. La leishmaniose, sujet qui me tient particulièrement à cœur, s’inscrit dans une démarche One Health essentielle, renforcée par ma formation en pathologies tropicales essentielles en médecine humaine.
Dr Nicolas MARTINEZ
Vétérinaire
Novembre 2024
La leishmaniose est une maladie parasitaire grave en pleine expansion en Europe. Causée par le protozoaire Leishmania infantum et transmise par le phlébotome femelle, cette zoonose représente un défi pour la santé des animaux de compagnie et la santé publique. À Lingostière Clinique Vétérinaire, nous offrons une expertise dédiée pour le diagnostic, le traitement et la prévention de cette maladie complexe, avec un engagement fort dans le cadre du concept One Health.
La leishmaniose se transmet principalement par la piqûre d’un phlébotome femelle, un moucheron de très petite taille capable de pénétrer les moustiquaires classiques. Ce vecteur unique se nourrit à la fois de sang et de lymphe (telmophage), ce qui le différencie des moustiques.
Le parasite circule dans l’organisme en se logeant dans les macrophages, provoquant des atteintes variées.
La maladie peut se présenter sous plusieurs formes chez le chien :
Forme asymptomatique : L’animal est porteur sans symptômes visibles mais contribue à la dissémination du parasite via les phlébotomes.
Forme classique symptomatique : Amaigrissement progressif, abattement, lésions cutanées (ulcères, squamosis), croissance excessive des griffes, adénomégalies, anémie et épistaxis (saignements de nez).
Formes atypiques : Uvéites, atteintes rénales (glomérulonéphrites), arthrites, myocardites, et même crises épileptiformes. Ces formes sont souvent plus difficiles à diagnostiquer.
Chez le chat, bien que plus rare, la leishmaniose peut se manifester par des nodules cutanés, des ulcères ou un squamosis léger.
Sirius, chien malade de la leishmaniose © Lingostière Clinique Vétérinaire
Sirius, chien malade de la leishmaniose © Lingostière Clinique Vétérinaire
Pour diagnostiquer cette maladie, il est essentiel de combiner plusieurs outils afin d’obtenir des résultats fiables :
1. Sérologie quantitative : Analyse de sang par ELISA ou IF pour détecter les anticorps spécifiques (Leishmania infantum). Un titre élevé (>1/320) est un indicateur fort de la maladie.
2. Cytologie: Observation directe du parasite dans des prélèvements tels qu’adénogramme, myélogramme ou biopsie cutanée.
3. PCR : Méthode très sensible permettant de détecter l’ADN du parasite dans divers types d’échantillons (peau, ganglions, moelle osseuse et dans les larmes).
Un bilan biologique complet est également réalisé pour évaluer l’état général de l’animal et dépister des complications (insuffisance rénale, anémie, hyperprotéinémie).
Une fois le diagnostic posé, plusieurs options thérapeutiques sont disponibles :
1. Antimoniate de méglumine (Glucantime®) :
- Administré par injection sous-cutanée pendant 28 jours, il agit comme un leishmanicide.
2. Allopurinol :
- Administré en continu par voie orale, ce médicament leishmaniostatique limite la multiplication du parasite. Une alimentation spécifique pauvre en purines est recommandée pour prévenir la formation de calculs urinaires liés au traitement.
3. Miltefosine (Milteforan®) :
- Administré par voie orale, à raison de 2 mg/kg/j pendant 28 jours, ce médicament est une alternative efficace. Son utilisation requiert des précautions car il est hautement tératogène et doit être manipulé avec des gants. Il est généralement associé à l’allopurinol pour un effet synergique.
Chez le chat, seul l’allopurinol est bien toléré, tandis que le Glucantime® et la miltefosine ne sont pas recommandés.
Un suivi régulier, incluant des bilans sérologiques et cliniques, est indispensable pour surveiller les éventuelles rechutes.
Sirius en guérison de la leishmaniose © Lingostière Clinique Vétérinaire
Protéger les animaux contre la leishmaniose repose sur plusieurs axes :
1. Prévention vectorielle :
- Utilisation de colliers ou spot-on contenant des pyréthrinoïdes (deltaméthrine, perméthrine, fluméthrine).
- Ventilation et réduction des lieux favorables au développement des phlébotomes.
2. Vaccination :
- Le vaccin Letifend® permet de réduire le risque d’infection chez les chiens séronégatifs. Une injection en primo-vaccination, suivie de rappels annuels, est recommandée.
3. Surveillance :
- En cas de séjour en zone endémique, un dépistage systématique (sérologie et PCR) est conseillé après le retour.
4. Sensibilisation des propriétaires :
- Expliquer le rôle de la prévention et les risques pour les animaux et les humains immunodéprimés dans leur entourage (patients sous chimiothérapie, greffés ou atteints d’un VIH non contrôlé).
La leishmaniose est un exemple marquant de l’interconnexion entre santé animale, humaine et environnementale. Le Dr Nicolas Martinez, fort de son expertise en pathologies tropicales et en santé de la faune sauvage, travaille à sensibiliser les propriétaires et à collaborer avec d’autres professionnels de santé pour mieux comprendre et contrôler cette maladie.
En tant que vétérinaires, notre rôle dépasse les limites de la clinique : il s’agit de participer à un effort global pour la prévention et la prise en charge des zoonoses comme la leishmaniose.
Pour toute question ou pour un dépistage, notre équipe à Lingostière Clinique Vétérinaire est à votre disposition pour protéger vos compagnons contre cette maladie insidieuse.
Nous sommes là pour offrir un diagnostic précis, des traitements efficaces et des conseils adaptés à chaque situation.