Tétanos chez le chien

Connaître le tétanos chez le chien est important. Même si la maladie est rare, elle peut être mortelle chez le chien...

Il est important de la comprendre pour l’éviter...

Il est important de connaître les premiers symptômes pour la combattre efficacement...

Il fait beau, nos chiens se promènent avec nous «à la campagne», les chiots explorent... Une petite plaie est vite arrivée... On entend souvent en consultation: "ce n’est pas grave le chien se soigne tout seul avec sa langue"... hé bien là ... non...

Costridium tetani est une bactérie très résistante. Scientifiquement on la classe dans les bactéries anaérobies c’est à dire pouvant se développer en milieu sans oxygène! Elle peut donc survivre 20 à 30 ans dans le sol, à l’abri de l’air et de la lumière...

Les herbivores les transportent en les mangeant sur l’herbe (etc...) et ensuite, par leurs selles, contaminent l’environnement...

Le chien s'infecte à l’occasion d’une plaie, même superficielle...

Bien entendu plus la plaie est profonde, plus le risque est important, car les germes seront dans un milieu sans oxygène... et notre bactérie adore ça!

Mais attention, certains chiens peuvent l’attraper en l’absence de plaie! En effet la contamination par les spores de Clostridium tetani peut se faire également par voie buccale en raison du changement de dents ou directement par ingestion de spores...

La bactérie en se développant, va fabriquer des toxines. Les toxines vont engendrer l’apparition de contractures d’abord localisées puis généralisées et douloureuses...

La maladie se déclare entre 5 jours et 3 semaines en moyenne.

Les signes cliniques et le traitement du tétanos chez le chien

Évolution des symptômes

Les plaies, souvent situées au niveau des pattes ou des extrémités, sont des points d’entrée fréquents pour Clostridium tetani. La rigidité musculaire commence généralement dans le membre affecté, avant de se propager au membre opposé. Ce stade localisé est crucial : reconnaître ces symptômes permet d’intervenir rapidement et d’éviter une propagation généralisée.

Sans traitement, la maladie évolue vers un tétanos généralisé, avec des signes caractéristiques :

• Tétraplégie : Raideur des quatre membres et tête en extension (opisthotonos).

• Contraction des muscles faciaux : Rétractation des oreilles et des babines, donnant un "rire sardonique".

• Hyperthermie et convulsions dues aux contractions musculaires soutenues.

• Atteinte des muscles pharyngés, entraînant des difficultés alimentaires.

• Atteinte des muscles respiratoires, pouvant être fatale.

Face à ces symptômes, une hospitalisation immédiate est indispensable pour entamer un traitement intensif.

Traitement intensif et pluridisciplinaire

1. Soins locaux

   • Débridement large de la plaie pour retirer les tissus nécrosés et rétablir l’oxygénation, ce qui freine la prolifération de Clostridium tetani.

   • Administration d’antibiotiques ciblant les germes anaérobies, tels que les pénicillines ou le métronidazole.

2. Gestion des symptômes

   • Myorelaxants : Benzodiazépines pour réduire les contractures musculaires.

   • Anticonvulsivants et antalgiques pour soulager les douleurs et prévenir les crises.

   • Curares ou dantrolène en cas de spasmes sévères.

   • Fluidothérapie pour maintenir l’équilibre hydrique et électrolytique.

3. Sérum antitétanique

   • Administré en intraveineuse (200 UI/kg chez le chien), il neutralise les toxines circulantes. Cependant, son utilisation est controversée en raison d’un risque de réaction anaphylactique et d’une efficacité non démontrée dans tous les cas.

4. Nursing intensif

   • Prévention des escarres : Mobilisation régulière pour éviter les complications liées à l’immobilité prolongée.

   • Assistance nutritionnelle : Sondage vésical et lavements rectaux si nécessaire.

5. Physiothérapie

   • Dès que la raideur musculaire diminue, des séances de physiothérapie aident à restaurer la mobilité et à prévenir les séquelles.

Pronostic et suivi

• Favorable si le traitement est instauré tôt, avec une récupération complète possible en un mois.

• Grave dans les formes avancées, notamment en cas de paralysie respiratoire.

Une prise en charge précoce et un suivi rigoureux sont essentiels pour optimiser les chances de survie et limiter les séquelles.

Prévention du tétanos chez le chien

Les bons réflexes

- Vigilance accrue chez les chiots : Ils sont plus vulnérables et explorent davantage leur environnement, augmentant le risque de blessures.  

- Désinfection systématique des plaies : Nettoyez soigneusement chaque blessure pour éliminer la terre et les débris susceptibles de contenir des spores de Clostridium tetani.  

- Consultez en cas de doute : Si la plaie est profonde ou mal cicatrisée, il est préférable de nous montrer votre chien en consultation.

Et chez le chat ?

Les symptômes du tétanos sont similaires chez le chat, mais ce dernier est réputé pour sa résistance accrue : on estime qu’il est environ 10 fois plus robuste face à cette maladie. Cependant, une vigilance reste nécessaire en cas de blessure.

Quels chiens sont les plus exposés ?

Aucune race n’est prédisposée au tétanos. Cependant, les chiens vivant à proximité de centres équestres ou en contact avec des herbivores sont plus à risque, car les chevaux excrètent des spores dans leurs fèces, contaminant le sol.

Rouille et tétanos : quel lien ?

La rouille est souvent associée au tétanos, car elle offre un environnement idéal pour le développement de la bactérie. De plus, les objets rouillés sont souvent tranchants et peuvent provoquer des blessures favorisant l’infection.

Et la vaccination ?

Un vaccin contre le tétanos pour les chiens existe, mais son utilisation reste limitée en raison :  

- Du faible risque de tétanos chez le chien.  

- De l’efficacité contestée du vaccin.  

La vaccination peut être envisagée dans des situations à risque élevé, comme pour les chiens vivant en milieu rural ou près de chevaux.  

Pour toute question, n’hésitez pas à nous consulter. Nous sommes là pour vous conseiller et protéger vos compagnons.