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© Dr Nicolas MARTINEZ Vétérinaire
DIE Santé de la Faune Sauvage non captive
Vétérinaire référent du Musée Océanographique de Monaco
Lingostière Clinique Vétérinaire
Mise à jour novembre 2024
Dr Nicolas MARTINEZ
Vétérinaire
La majorité des injections chez les requins se réalise par voie intra-musculaire en raison de la facilité d’accès et de la relative sécurité pour l’animal. Cependant, il est essentiel de prendre en compte la particularité anatomique et physiologique de leur tissu musculaire. Ce dernier est faiblement vascularisé, ce qui limite la distribution rapide des substances injectées et accroît les risques de complications.
Le choix du site d’injection devient alors un paramètre critique pour garantir l’efficacité du traitement et minimiser les effets indésirables.
La région recommandée pour effectuer les injections intra-musculaires chez les requins est précisément définie. Elle correspond à la musculature entourant la première nageoire dorsale et s’étend :
Latéralement : jusqu’à juste au-dessus de la ligne latérale,
Longitudinalement : depuis la fente branchiale postérieure jusqu’à un point situé à mi-chemin entre la première et la deuxième nageoire dorsale.
Cette localisation repose sur des études telles que celles de Stoskopf et al. (1984), qui mettent en avant cette zone comme étant optimale pour les injections en raison de son accessibilité et de sa capacité à limiter les traumatismes tissulaires.
Les injections chez le requin © Dessin du Dr Nicolas MARTINEZ Vétérinaire
Un autre aspect fondamental à considérer est la dépendance de la circulation sanguine et lymphatique des requins à leurs mouvements squelettiques et musculaires. Gruber et Keyes (1981) ont démontré que ces mouvements favorisent la propulsion du sang et de la lymphe, assurant ainsi une diffusion adéquate des substances injectées. Or, chez un requin en situation de sédentarité prolongée, cette dynamique est perturbée, ralentissant la microcirculation.
Une diffusion réduite peut avoir plusieurs conséquences :
Apparition d’abcès locaux : en raison d’une accumulation du produit injecté,
Nécroses tissulaires : liées à l’irritation ou à une stagnation prolongée de la substance,
Inefficacité thérapeutique : par absence de distribution suffisante du médicament ou de l’anesthésique.
Ces éléments soulignent l'importance d'adopter une approche rigoureuse pour les injections chez les requins, en tenant compte non seulement du site d’administration, mais également des conditions physiologiques de l’animal, telles que son niveau d’activité et son état général.